Dotclear et Free c'est fini.
Je déménage définitivement sur wordpress et sur http://www.liens-inutiles.net/
mettez à jours vos favoris
Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche
16 janvier de l'an 2010 (un Samedi)
Dotclear et Free c'est fini.
Je déménage définitivement sur wordpress et sur http://www.liens-inutiles.net/
mettez à jours vos favoris
14 janvier de l'an 2010 (un Jeudi)
En cette nouvelle année, je réfléchis à passer sous wordpress.
En effet l'interface Dotclear me décourage plus qu'autre chose et je pense qu'elle n'est pas pour rien dans mon manque de motivation à publier ...
Rien n'est encore décidé mais les lacunes au niveau de l'edition wysiwyg, le manque de plug in pour faire exactement ce que je voudrais, ou simplement le fait qu'il ne veuille pas se mettre à jour sont fortement incitatifs.
...Meilleurs Voeux
30 décembre de l'an 2009 (un Mercredi)
Paradoxe de notre temps.
Quand le bio, la morale, la médecine ET la gastronomie au sens le plus large se rencontrent, ça fuse, ça pétille, et les idées pour être nombreuses n'en sont pas moins légèrement déconnectées du bon sens commun qui transforme le pilier de bistrot en un puits de sagesse bien plus au fait du monde que le scientifique.
La double tendance, est à la fois à l'ersatz bio-vegetalo-moralo-compatible et au retour vers le traditionnel et les sources. Exemple.
Le faux gras aurait pu être une bonne idée, si si. Il aurait juste fallut que ça ait bon gout, que la lecture de la composition génère en nous une idée de cuisine plutôt qu'une expérience. Il surfe pourtant sur une tendance à jamais intemporelle; les souvenirs nostalgiques de notre enfance; simplement là où d'autres ont choisit de rappeler goûts, odeurs, sensations, la faux gras fait le choix de nous remémorer la panoplie de petit chimiste.
Une mousse faite de levure et d'amidon, estampillée végétarienne et bio. L'initiative est louable mais ne s'adresse vraiment qu'à une petite niche de gens qui ont laissés leurs papilles dans l'apéro.
Contrairement à beaucoup de gens qui en parlent sans l'avoir testé (celui ci ne semblant être vendu qu'en Belgique) nous l'avons gouté. Nous étions 4 devant cette petite boite avec un pain des anciens et un appétit féroce. La lutte fût inégale. La boite a gagné et est partie à peine blessée finir sa vie dans la poubelle, nous laissant un sentiment et un goût amer.
Pour ceux qui veulent se faire une idée par eux même; commencez donc par le site.
Autre nouvelle qui ravira tous ceux qui ne sont pas capitaines de soirée, c'est l'étude comparée du bourbon et de la vodka dans les phénomènes d'alcoolisation et de gueule de bois. Un échantillon de 37 hommes et 58 femmes (la variabilité des résultats sur les femmes nécessitait-elle un échantillon de taille 2n ? ) a donc du boire des boissons contenant ou de l'alcool ou un placebo afin de prouver l'influence de celui ci sur la gueule de bois. Sans surprise on apprend donc que sans alcool il n'est point de gueule de bois.
L'étude s'attache ensuite à comparer les effets du bourbon et de la vodka. Si les effets sur l'attention sont comparables, il semble toutefois que la vodka soit beaucoup moins traitre au réveil. Un gros bémol cependant, l'étude ne précise absolument pas les marques ou les méthodes de fabrication des produits utilisés, et si la fabrication du bourbon semble suivre des règles assez stricts, le manque de standardisation dans les conceptions de vodka interdirait à priori une généralisation trop hâtive.
Un détail toutefois non élucidé mais qui peut donner à réfléchir: il semble que ce soit sur la fin de l'alcoolémie, lorsque le taux redescend vers 0 que la gueule de bois commence à redresser le poil à l'intérieur du crane que les difficultés d'attention sont les plus marquées. Problème:, si l'alcoolisation est détectable facilement, la gueule de bois l'est moins...
Heureusement, tel le faux gras arrivé pour sauver les oies, un nouvel alcool est sur le point d'apparaitre. Cumulant les qualités de l'alcool et ... c'est tout mais c'est déjà pas mal, il prétend s'affranchir de ses défauts.
Concrètement le Professeur David Nutt a eu un rêve. Un beau rêve féérique dans lequel on dessaoule instantanément.
Imaginez que vous puissiez boire autant que vous le voulez. Que vous restiez toujours dans cet état béat et euphorique. Sans être malade et sans "retomber". Et puis à 6h en sortant de boite vous prenez votre antidote. Une petite gélule. Sous la langue, un verre d'eau et c'est fini. Vous êtes de nouveau frais et dispo. Et bien cette version festive du haricot magique de San Goku est pour demain. Enfin si elle finit par être autorisée.
Ce nouvel alcool n'a en effet qu'un défaut mais il est de taille: il serait basé sur des benzodiazepines composées bien plus pharmaceutiques que festifs puisque principe actif du célèbre valium...
Cette bataille tripartite entre goût, morale et sécurité, la restauration a décidé de ne pas la livrer.
Elle est passé du shacker à la mixologie moléculaire tout comme elle l'avait fait pour les plats il y a quelques années. Mais désormais ce sont les cocktails qui attirent son attention. De la macération sous vide à l'utilisation d'essences concentrées, toute la palette du chimiste est utilisée pour produire des gin aromatisés à la rhubarbe ou des martinis encore plus dry, comme l'explique Newscientist
Du foie gras sans foie à l'alcool sans alcool, c'est en dernier ressort au consommateur de choisir et de pondérer entre l'éthique, la santé et le gout.
Il se posera des questions mais les scientifique auraient pu s'en poser d'autres:
Comme l'illustre si bien Pacotine
Sources
21 décembre de l'an 2009 (un Lundi)
C'est officiel.
La beauté est enfin mathématiquement et statistiquement calculable.
Bon il faut faire l'impasse sur le fait que c'est une grandeur totalement subjective et sur le fait que la donnée est purement statistique, sur le fait que l'échantillon n'est aucunement documenté (on ne sait ni le nombre de gens, ni le sexe, ni même les préférences sexuelles) et sur le fait que l'universalité de l'étude ne dépasse certainement pas l'occident. Enfin et plus inquiétant, il faut remarquer que la nouvelle de l'étude vient d'une dépêche afp et non d'une publication. Mais soit, mettons de coté la réserve la plus élémentaire et regardons ça de plus près.
Des équipes des universités de Toronto et de San Diego (oui il fallait au moins ça ...) ont montré à des étudiants des visages dont les ratios (distance entre les yeux)/(largeur de visage) et (distance bouche-yeux)/(hauteur de visage) avaient été modifié grâce à un logiciel de retouche (donc pour répondre à l'angoissante question: non aucun modéle n'a été maltraité ou blessé durant cette expérimentation).
Les statistiques qui sont sorties de ces tests montrent que des ratios de 46 et 36% sont jugés plus attirants. Ces valeurs étant dans la moyenne des visages dits "normaux", l'optimisme doit faire espérer que l'influence de la retouche a pu être statistiquement écartée...
Forts de ces résultats les chercheurs canadiens ont ensuite examiné des photographies de célébrité pour découvrir que la chanteuse canadienne Shania Twain était la plus proche de la perfection ... ce qui se traduit par l'expression journalistiquement élégante : "Shania Twain affichait la plus belle paire de ratios."
18 décembre de l'an 2009 (un Vendredi)
Les fêtes approchent. Comme chaque année. Il faudra bientôt célébrer le petit Jésus en pensant au gros barbu ... ou l'inverse, j'ai jamais bien compris.
Une chose est sure, c'est que bientôt, qu'on le veuille ou non, il faudra manger. impossible d'y échapper. Et l'on finira par s'extasier sur les plats car au final, peut être est-ce atmosphère ou la compagnie mais c'est toujours bon, quand bien même une rasade d'alcool est nécessaire pour faire passer le goût de certaines tentatives culinairement élaborées.
Mais pour certains cette période de l'année est plus propice que d'autres a la méditation. Personnellement depuis début décembre déjà je ne peux me sortir ce thème de la tête. La lancinante question. J'ai pourtant fait quelques études mais aucune matière n'a jamais daigné aborder le thème. Philosophies, histoires, sciences sont toutes restées muettes.
Je ne crois pourtant pas être le seul à me poser ces questions. Je ne pense pas être le seul que ça travail à l'approche des fêtes et pourtant je n'ai jamais vu aucune réponse. Comment ça vient à l'idée de quelqu'un de gaver une oie pour ensuite lui manger le foie ?
Pas que j'éprouve une grande compassion pour ces animaux qui sont, malgré ce qu'on en dit, certainement bien mieux traités que le poulet de base qui va faire les nuggets du reste de l'année. Simplement je me demande comment ce genre d'idée peut germer dans la tête d'un être humain. Mais il n'y a pas que ça. Toute l'histoire de la bouffe est pétrie de ces problématiques.
Manger des animaux, soit. Des plantes, oui, pourquoi pas. Des poissons, ce sont des animaux dans la mer, croquons y'a pas de raison. (et je vais même jusqu'à inclure les insectes et autres curiosités) Mais il y a des choses que même la plus grande imagination peine à expliquer. Prenons quelques exemples.
Il parait évident que la découverte du vin ou du fromage doit tout à la concomitance d'un paysan oublieux de ses stocks et d'un local adéquat. Le beurre est plus que certainement le produit du déménagement (plutôt peu délicat) de lait. La viande cuite a pu être trouvée par accident dans la nature, après tout une carcasse brulée reste une carcasse. Les épices proviennent surement aussi de l'observation assez avisée que certaines baies ont des gouts très prononcés. Soit. Acceptons cela comme des faits.
Il reste quelques problèmes :
Le sel:
J'imagine mal comment on peut le trouver par hasard. A moins d'envisager un fou spécialement attiré par le léchage de caillou et qui aurait fait une balade en bord de marais salant.
Le safran:
Il en faut quand même un petit peu pour que ça ait du gout, et la récolte de ce petit peu implique de grandes quantité de fleurs (150 fleur pour 1gramme de safran)
Le sucre:
Toutes les méthodes se vallent dans l'absolu, bien que la betterave ait un net avantage.
Plus fort encore le café :
Ramasser les fruits d'un arbre je veux bien comprendre. Par contre, ne garder que la graine, la brûler, la réduire en poudre et faire passer de l'eau chaude dans cette poudre pour ensuite la boire semble relever de la psychiatrie.
Une pensée aussi pour le gars qui, pendant que ses amis cuisaient de la terre pour en faire des poteries, s'est décidé à tenter de brûler du minerai, c'est peut être bien à lui (ou eux) que nous devons notre civilisation.
Toute notre alimentation semble être le produit du hasard.
Plus qu'à Jésus ou à Coca-cola, ce que vous mangerez pour Noël, comme tout le reste de l'année sera vraisemblablement dû à l'héritage de quelques fous, qui en leur temps, ont léché des cailloux, châtré des fleurs, oublié leurs récoltes... et que tout le monde a oublié
16 décembre de l'an 2009 (un Mercredi)
Quoi de plus éloigné de l'art que la science ?
A priori, rien. L'esprit humain s'accommode mal de la présence de la science dans l'art et l'art dans la science reste pour l'instant une hérésie.
Pourtant depuis longtemps les mathématiciens, physiciens et autres manipulateurs d'équations parlent des beautés de certaines théories, des angles de vue de certaines approches. Mais jusqu'à présent les seules productions de l'art scientifique restaient les fractales, transcendant les échelles pour offrir la même forme à toutes.
La société peine à autoriser la science comme moteur de l'art. Les puristes n'ont-ils pas critiqué vertement les tableaux peints par ordinateur ? Mais à l'autre extrémité des critiques similaires été faites aux peintures faites par des éléphants. Les biologistes n'étaient pas en reste avec ce genre de photographies où la science, par l'intermédiaire de la biologie fournissait des pixels et des formes simples
Peut être un tournant est-il aujourd'hui atteint par Eshel Ben-Jacob et ses collègues. Plusieurs approches sont à l'œuvre : laisser la nature faire la forme et la colorer ensuite ou choisir la forme et laisser la nature la colorer
J'avoue, je trouve cela beau, c'est le pourquoi de ce billet
Par ailleurs une approche encore plus jusqu'au boutiste se fait jour avec Hunter Cole
Certaines sont déjà aimée pour l'expression visuelle de leur adn ... leur beauté ... pourrons-nous demain être appréciés pour l'expression acoustique de cet adn ? Pourrons-nous être aimés pour notre "son" ?
En attendant que les physiologistes entrent dans la danse et que l'on sache faire apprécier un produit indépendamment de lui même[1]
[1] non la pub ne compte pas !
1 décembre de l'an 2009 (un Mardi)
Ça a quelque chose de compliqué et de frustrant la vie de scientifique !
Quelque chose qui donne l'impression d'être un peu seul, isolé, dans une bulle teintée qui modifierait la perception des choses.
Quelqu'un peut-il imaginer la souffrance qu'il y a à se lever le matin, partir travailler, vérifier une dernière fois ses postulats, ses calculs et ses conclusions, sauter d'une joie que le bruit produit rendrait presque indécente dans ce milieu où l'on croirait pouvoir entendre les neurones haleter d'épuisement, téléphoner à sa femme pour lui annoncer que "enfin" vous y êtes parvenu et que grâce à cela les plus grands trajets deviennent réalisables. Quelqu'un imagine-t'il la souffrance qu'il peut y avoir à s'entendre répondre "c'est bien mon chéri, et tu ramèneras le pain ? "
Je ne peux m'empêcher de penser que c'est ce qui attend un grand nombre de scientifiques tellement partis dans leurs travaux qu'ils en oublient jusque la cohérence de leurs résultats.
New Scientist se fait ainsi l'écho de la publication de Jia Liu, physicien de l'université de New York.
Traduite dans un langage courant par le truchement du sarcasme, la découverte stupéfiante de Monsieur Liu pourrait être exprimée ainsi : "en allant très très loin par là *veuillez faire l'effort d'imaginer un doigt qui se tend dans une direction quelconque* je pourrais éventuellement trouver un carburant dont personne n'a la preuve qu'il existe, afin d'aller moins loin par là *s'il vous plait... c'est la dernière fois* mais beaucoup plus vite ! "
En langage scientifique, on le formule autrement. On y met les formes et les emphases. On ménage les susceptibilités. En bref, on fait des phrases là où une tape sur l'arrière de la tête accompagnée d'un petit "retourne au boulot au lieu de rêvasser" aurait suffit.
Mais c'est peut-être une bonne idée qu'il a eu en fait me diriez vous si vous me lisiez.
Une bonne idée résisterait à aux quelques constatations objectives qui vont suivre.
Mais reprenons depuis le début. La thèse de ce brave homme est simple, jugez plutôt
Current rocket technology can not send the spaceship very far, because the amount of the chemical fuel it can take is limited. We try to use dark matter (DM) as fuel to solve this problem. In this work, we give an example of DM engine using dark matter annihilation products as propulsion. The acceleration is proportional to the velocity, which makes the velocity increase exponentially with time in non-relativistic region. The important points for the acceleration are how dense is the DM density and how large is the saturation region. The parameters of the spaceship may also have great influence on the results. We show that the (sub)halos can accelerate the spaceship to velocity $ 10^{- 5} c \sim 10^{- 3} c$. Moreover, in case there is a central black hole in the halo, like the galactic center, the radius of the dense spike can be large enough to accelerate the spaceship close to the speed of light.
Pour les non anglophiles, l'idée est d'utiliser la matière sombre comme carburant de fusée afin de permettre l'envoi de fusées "very far". Les anglophiles eux remarqueront les tournures telles que "how dense is the DM density"
Il y a déjà plusieurs années que des annihilation matière antimatière sont évoquées comme source d'énergie. Le principale problème étant que la fabrication de l'antimatière serait très nettement déficitaire en énergie, et ce même avant de penser à transformer cette énergie en une énergie cinétique capable de propulser un vaisseau. Selon certaines théories la matière noire est faite de neutralinos, qui sont, selon certaines de ces théories, leur propre antimatière. Comprendre que l'annihilation de 2 neutralinos produiraient une grande quantité d'énergie.
Le plan est donc de collecter la matière noire, qui n'existe que sur le papier et que personne ne sait ni détecter ni même manipuler, sur une zone de 100m² en avant de la fusée. Cette matière noire serait ensuite amenée dans une sorte de chambre où elle s'auto-annihilerait. A noter que, bien éduquée, la matière noire qui semble pourtant d'après le premier précepte, n'apprécier que modérément la promiscuité, se laisse tranquillement mener à la chambre.
L'annihilation de la matière noire produit 1017joules du kilo. Ce qui au final n'est que l'énergie produite par tout kilo de matière suivant la loi E=mc², rien de transcendant donc si la matière noire n'était sa propre antimatière. (les annihilations matière-antimatière supposant de fait de disposer des deux, il faut avouer que la matière noire présente en cela un gros avantage logistique)
Liu qui, non content d'être un optimiste patenté, est aussi un formidable mécanicien de fantaisie imagine compresser la matière sombre (oui je mets sombre ou noire suivant mon envie du moment) afin de booster la désintégration (le comment n'est déjà plus une question raisonnable à poser), une trappe permettant l'évacuation des produits de la réaction . . . le chimiste appréciera, le physicien appréciera, le mécanicien appréciera et tout se beau monde se demandera tout de même ce qui au final fait avancer la fusée, étant entendu que l'enthousiasme de Liu ne peut servir de moteur qu'à lui même.
Rajoutons qu'il envisage une voile collectrice de 100m² en avant de l'engin pour récupérer la matière noire et atteindre des vitesses relativistes lui permettant d'aller faire le plein près du centre de la galaxie à 26 000 al[1] pour aller sur Proxima Centauri à seulement 4.2al et vous aurez compris que l'on a à faire à un IgNobel en puissance.
Est-ce la peine de rajouter que selon lui, voir même selon Liu, la pauvreté de notre petit coin de galaxie en matière noire est l'une des causes essentielle de la discrétion des extra-terrestres dans le voisinage ? Les grands centre de peuplement et de transit de la galaxie sont, évidemment, les coins les plus riches en matière sombre ... Cqfd !
"Because the dark matter density in our neighbourhood is low relative to the centre of our Milky Way, it is hard to get here"
Alors forcément quand votre mari vous appelle pour vous dire qu'il a trouver comment aller au centre de la galaxie faire le plein de matière sombre pour que le voyage à Proxima Centauri ne soit pas trop long et qu'on puisse dire bonjour aux petits homme verts dans notre vaisseau à voile ...
...que voulez vous lui répondre d'autre que de penser à ramener le pain ???
Sources :
[1] Année lumière, distance parcourue par la lumière en 1 an, on rappelle que d'après les théories actuelles rien ne peut jamais dépasser cette vitesse
24 novembre de l'an 2009 (un Mardi)
Et c'est malheureux.
Alors la France entière se déchire pour savoir si il vaut mieux perdre la tête haute que gagner sans honneur, pour savoir si le football est un sport ou une industrie, s'il appartient au joueur d'être vertueux ou à l'arbitre de le forcer à l'être.
Alors les noms les plus estimables du fair play comme Zidane ou Cantona sortent de leur retraite pour donner des avis, tels de sages ermites émergeant de leurs grottes.
Ce n'est pourtant que le signe évident de l'évolution. Les footballeurs ne sont pas des singes, ou ne le sont plus.
Orwell disait :
Pratiqué avec sérieux, le sport n'a rien à voir avec le fair-play. Il déborde de jalousie haineuse, de bestialité, du mépris de toute règle, de plaisir sadique et de violence ; en d'autres mots, c'est la guerre, les fusils en moins.
Il n'est plus besoin de se cacher pour l'affirmer. Le sport est une manifestation humaine de la bestialité résiduelle. Elle permet à l'Homme d'assouvir ses besoins de domination et de confrontation
Après tout le sport, c'est gagner contre l'autre. C'est se mesurer à un adversaire dans l'optique de lui être supérieur. Rien qui s'approche de près ou de loin des notions d'égalité et de fraternité. Oui le sport est censé être école de respect mais c'est avant tout entre coéquipiers ... et encore...
Se mesurer à l'autre est à l'encontre même de la notion d'égalité puisque c'est avant tout chercher à ordonner, classer, distinguer les différences entre les joueurs ou leurs équipes.
Pierre de Coubertin, échappé, il faut le dire, d'une époque où l'on pensait même pouvoir mourir avec noblesse pensait :
Un seul sport n'a connu ni arrêts ni reculs : le football. A quoi cela peut-il tenir sinon à la valeur intrinsèque du jeu lui-même, aux émotions qu'il procure, à l'intérêt qu'il présente ?
Mais cette phrase date d'un temps où le foot était plus qu'un sport. Sans argent, sans les mains, le foot était alors la quintessence du respect des règles, c'est la frustration qu'impose la non utilisation des mains qui marque le mieux les raisons du succès de ce sport. Supporter cette frustration, réussir à se dépasser sans la contourner, dominer cette envie d'utiliser ses mains, c'est une des raisons essentielles de l'intérêt de ce sport.
L'un des motifs de fierté principal pour un enfant n'est il pas de pouvoir faire "sans les mains"... c'est à cet orgueil enfantin que renvoie inconsciemment le football, à cette vanité puéril qui consiste à se passer des outils les plus appropriés pour prouver sa compétence. Tel le militaire qui maitrise quiconque sans arme, le footballeur domine sa balle sans les mains.
Alors, dès lors que l'on s'affranchit des règles et surtout de LA règle qui fait le foot, que reste t'il ?
Je dirais bien "une bande de singes qui courent après un ballon" mais ce serait commettre 2 erreurs:
L'étude de Frans de Waal, dont la synthèse est à lire sur Newscientist, montre que les singes partagent une notion très importante pour eux de refus de l'inéquité. Concrètement, une paire de singes confrontés à un même exercice, le fera pour la même récompense. Que l'un des deux soit favorisé et reçoive une gratification supérieure fera renoncer l'autre. De la même façon si un singe s'aperçoit qu'on lui donne manifestement trop, il refusera toute récompense supplémentaire tant que ses camarades n'auront pas eu leur part.
C'est évidemment un comportement évolutiste qui dicte ces attitudes aux primates étudiés. Il sera très difficile pour un animal grégaire de survivre seul, cela favorise le partage, non seulement pour le bien des autres membres du groupe mais aussi pour éviter toute forme de mise à l'écart. Que l'un soit capable de comprendre qu'il est défavorisé est le malheureux corollaire au fait que l'un soit favorisé, et si cet dissymétrie est perçue alors elle entraine une réaction.
Que le footballeur professionnel (car il ne fait aucun doute que l'enfant ou le simple amateur respectent ces règles) puisse s'affranchir de l'impératif d'équité qui, même si les comportements évolutifs du singes ne nous sont pas partagés, lui est pourtant inculqué depuis tout petit, est -avant d'être une faute de jeu ou de justice- un symbole.
La conclusion est que le match d'Henry a prouvé 2 choses sur les footballeurs :
Source:
« billets précédents - page 1 de 12